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L’avantage que Jenkinson tira de ses ouvrages ne fut pas tant pour lui, que pour les Russiens, à qui il apprit qu’il fallait avant toutes choses connaître le païs et faire une convention avec le Schach, pour s’assurer de sa bonne volonté et pour n’être pas incommodé par les peuples habitués [sic] sur la route. Cet avis fut suivi par le Zar, qui reconnut à sa grande satisfaction, que les Persans avaient le même désir de faire avec les Russiens un commerce réglé, parce qu’ils espéraient de pouvoir se défaire de cette façon des productions de leur païs plus aisément qu’ils ne l’avaient fait par la voye d’Aleppo et de Smirna et acquérir les marchandises étrangères à meilleur marché. Après que les deux cours se fussent envoyé réciproquement des ambassadeurs, les marchands, tant Russiens que Persans, commencèrent déjà à profiter de cette heureuse union, lorsque les Cosaques du Don, attirés par l’espérance de butin, se transportèrent en grand nombre sur la Volga, et l’infestèrent tellement par leurs brigandages, que le parti le plus sûr pour les particuliers était d’abandonner ce commerce, ou de le remettre à un tems plus favorable. Mais le Zar ne se borna pas là. Il envoya des troupes contre les brigands, avec un si bon succès, que plusieurs en furent pris et châtiés, et les autres dispersés. Cela se fit en 1577. La sûreté de la navigation rétablie, les Anglois, octroyés par le Zar, firent une seconde tentative en faveur du commerce de la Perse. Christophe Burrough construisit en 1579 un vaisseau à Nischnei Nowgorod, le chargea de marchandises tant Russiennes qu’Angloises et alla par la mer Caspienne à Bakou. Il vendit dans cette ville une partie de sa charge, et porta le reste à Derbent, après que son vaisseau eut péri sur les côtes de Nisabat. S’étant pourvu de soyes crues, il s’embarqua à son retour sur un vaisseau, qui vraisemblablement était bien mal conditionné. Aussi se brisa-t-il entre les glaces à l’approche de l’embouchure de la Volga. Après bien de fatigues et de dangers, Burrough revint à Londres en 1581. Dans ce tems les Turcs étaient en possession de toute la côte occidentale de la mer Caspienne, qu’ils avaient conquise en 1557. Le Zar Feodor Iwanowitsch leur en enleva une partie en 1594, et bâtit la ville de Koisa, sur la rivière de ce nom. Son succésseur, Boris Godounow, étendit ces conquêtes jusqu’à Tarkou, à résidence du Prince de Daguestan, nommé Schemchal. Il voulut la fortifier à la manière européenne, lorsque les Turques, aidés par les Circassiens révoltés, repoussèrent les troupes Russiennes jusqu’à Terki. La ville de Koisa fut obligée de se rendre et fut démolie. Les démêlés portèrent le Schach Abbas Ier, grand ennemi des Turcs, à rechercher en 1604 l’amitié du Zar Boris par une ambassade, où les offres d’un commerce libre dans tous les Etats du Schach ne furent pas oubliées. La réception magnifique de l’ambassadeur persan fit voir jusqu’à quel point sa commission était agréable au Zar. Il faut avouer, qu’avec les mauvaises qualités de ce Prince, qui rendent sa mémoire détestable, il en avait aussi de fort bonnes. Doué d’un esprit supérieur, il connaissait parfaitement le fort et le faible de sa nation et il fit tout son possible pour rendre l’état florissant par l’acroissement du commerce, et par l’introduction des arts et des sciences. Malheureusement la fortune ne le seconda pas assés pour voir la réussite des ses bonnes intentions. Après les troubles, qui déchirèrent la Russie pendant plusieurs années, le Zar Michel Féodorowitsch, de glorieuse mémoire, fit revivre le commerce avec un succès digne de la douceur de son gouvernement. Du côté de la Perse les Anglois voulurent encore en participer et envoyèrent en 1626 au Schach en ambassade le Chevalier Robert Shirley, qui trouva le Prince très en faveur de sa nation. Si les Anglois ont éxécuté alors leur dessein ou non, c’est ce qu’on ignore. Peu de tems après, le Duc Frédéric de Holstein forma le projet d’un commerce avec la Perse par la voie de la Russie. C’est l’objet des ambassades décrites par Oléarius. La première se fit en 1635 en Russie et la seconde en 1636 en Perse. Tout paraissait être bien concerté, quoique cela n’ait point eu de suites. De quelques anecdotes rapportées dans les mémoires de Chanut on peut conclure les raisons qui ont fait abandonner ce projet. Cependant les Holsteiniens bâtirent dans les environs de Nischnei-Nowgorod un vaisseau, avec lequel ils firent le voyage par la mer Caspienne. Ils vinrent jusqu’à Nisabat. Là le vaisseau se brisa sur les côtes, tout de même comme avait fait le vaisseau anglois, dont nous avons parlé. Pendant ces tentatives des étrangers, les Russiens ne laissèrent pas d’exercer le commerce de la Perse, autant que leurs petits navires, construits à l’ancienne façon, le permettaient. Le Zar Alexis Michaïlowitsch, aiant appris le danger qu’on courait avec ces navires sur la mer Caspienne et les pertes qu’on faisait tous les jours, fit construire un vaisseau à la Hollandoise par des ouvriers, qu’il fit venir de Hollande. Il en fit venir aussi un capitaine, qui devait commander le vaisseau. Par ordre de feu l’Empereur Pierre le Grand, les noms du capitaine et du constructeur ont été éternisés dans la préface du règlement de Marine. Le premier s’appelait David Butler et le second Carstens Brand. Le vaisseau avait le nom de l’Aigle. Aiant été construit et équipé sur la rivière d’Occa, à Dedilow, ou Dedinowa (car on trouve ce nom écrit diversement), le capitaine Butler en prit le commandement et le conduisit à Astracan en 1669. Le dessein était de se servir de ce vaisseau tant pour le transport des marchands et des marchandises par la mer Caspienne, que pour protéger le commerce contre les insultes des Cosaques, qui depuis trois ans avaient recommencé à infester la dite mer par leurs brigandages. Peut être que la renommée d’un vaisseau comme celui-ci, muni de canons et de gens armés, contribua quelque chose à disposer les Cosaques à se
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