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2.
On veut savoir le nombre des troupes régulières qu’on a entretenu, et celui qu’on entretient.
RÉPONSE. Avant Pierre Ier on a eu peu de troupes régulières en Russie. Les strelzi, espèce de mousquetaires de l’institution du Zar Iwan Wasiliewitsch, qui ont duré jusqu’à la fin du siècle précédent, peuvent à peine porter ce nom, parce que les règles de leur institution et leur manière de faire la guerre, différaient peu de celles des Cosaques, quoique d’ailleurs ils en différaient pour leur service, étant employés dans les garnisons sur les frontières, et parce qu’ils recevaient perpétuellement de la solde. Le Zar Alexei Michailowitsch établit le premier quelques régimens d’infanterie et de cavalerie sur le pied des autres nations de l’Europe, dont il fit expliquer les fonctions et les excercices en Russie dans un livre, imprimé à Moscou en 1647 folio. Mais comme on ne pouvait donner d’abord toute la perfection à ce nouvel établissement, il déchut peu à peu après la mort de ce monarque, et Pierre Ier se trouva obligé de commencer comme de nouveau, quand par les fréquentes séditions des strelzi il reconnut la grande utilité, même la nécessité des troupes régulières. Les deux régimens des gardes Preobraschenski et Semonowski furent érigés en 1690. Soit qu’il n’y eut encore en ce tems-là aucun corps d’artillerie bien réglé en Russie, ou que l’Empereur ne se fiât pas trop à celui qu’il y avait, il trouva bon de combiner avec le premier desdits régimens une institution, qui devait représenter un tel corps, et qui le représenta en effet fort bien. C’était la compagnie des bombardiers, dont on a toujours connu la valeur.
C’est elle, qui de nos jours, a donné des marques d’intrépidité et de fidélité toute particulières, en assistant la plus digne héritière du Grand Empereur à son avènement au trône. En 1699 et 1700 on eut une armée toute entière nouvellement formée, avec un nouveau corps d’artillerie séparé. On s’en promit beaucoup pour le nombre. Mais l’expérience fit voir, que la science de la guerre y manquait encore, ce qu’on peut se figurer sans peine, parce que non seulement les soldats, mais aussi le plus grand nombre des officiers étaient tous nouveaux, vu qu’on ne pouvait pas avoir d’abord des officiers étrangers en assez grand nombre. C’était le premier siège de Narva en 1700, qui fit sentir cette expérience triste à la vérité, pour le manquement du coup, et pour la perte de tant de bonnes gens, mais très utile à l’empire de Russie pour le changement des maximes, qu’il fit naître. Le privilège donné aux étrangers en 1702 par une lettre patente, signée par l’Empereur et publiée à Moscou le 16 avril, et les soins du général Patkul, qui se servait très utilement des promesses du Prince en Allemagne, pour attirer des officiers habiles dans le service de la Russie; ce privilège, dis-je, mit bientôt l’armée dans un état bien différent du premier. Elle fut augmentée considérablement par de nouvelles levées, principalement en 1703, 1708, 1711, 1713, 1715, 1716, 1717, 1719, 1721, 1723, lorsque des occasions extraordinaires, comme le second siège de Narva en 1704, l’irruption des Suédois en 1708, la guerre contre les Turcs en 1711, l’expédition de la Perse en 1721, ou d’autres nécessités le demandèrent. En 1706 l’armée reçut son premier règlement et en 17.. celui, qui subsiste encore aujourd’hui. Pour savoir le nombre des troupes, que Pierre Ier a entretenu, et celui, que la Russie entretient à présent, on n’a qu’à s’adresser là-dessus au Collège de Guerre.
3.
Quel a été le commerce de la Russie avant Pierre Ier et comment il s’est étendu?
RÉPONSE. La Russie a été célèbre de tout tems pour son commerce. Pour commencer par celui de la Grèce, comme du plus ancien, il a été facilité par les grandes rivières, qui se jettent d’un côté dans la mer Baltique, et de l’autre dans le Pont-Euxin, ou la mer Noire, ce qui n’a pas peu contribué à rendre l’état florissant dès le commencement de la monarchie. Tous les peuples du nord prenaient part à ce commerce. Pour aller en Grèce, il n’y avait pas de chemin plus court et plus commode, que celui de la Russie. Souvent celle-ci fournissait aux marchands étrangers, qui avaient des-sein d’aller en Grèce, des marchandises grecques en assés grande quantité, sans qu’ils eussent besoin de passer outre. Par-là on peut expliquer la source de l’erreur, qu’on trouve dans les historiens septentrionaux, lorsqu’ils parlent de la Russie sous le nom de la Grèce. Par-là on entend aussi la raison des grandes foires de l’ancienne Holmgard (c’est-à-dire de la ville de Nowgorod), dont les mêmes historiens font mention comme de très abondantes en riches marchandises. Le traité de paix, conclu entre Oleg, Grand-Duc de Russie et l’Empereur Léon en 912, et surtout celui du Grand-Duc Igor avec l’Empereur Roman en 945, tels